30 millions d’exemplaires dont 22 dans l’Hexagone, Petit Papa Noël créée par Tino Rossi est la plus vendue de toutes les chansons françaises. À la fin de la Seconde Guerre mondiale, White Christmas interprétée à l’origine par le crooner américain Bing Crosby se révèle le disque le plus vendu de tous les temps. Les industries culturelles n’ont pas tardé à utiliser le Père Noël comme sujet, ayant bien conscience qu’il s’agissait là d’un véritable filon dans le cadre d’une culture de consommation. Mais dans le même temps, comme l’écrivait l’anthropologue Claude Lévi-Strauss dans la revue Les Temps modernes en 1952 : « …la croyance au Père Noël… l’un des foyers les plus actifs du paganisme chez l’homme moderne… reste à savoir si l’homme moderne ne peut pas défendre lui aussi ses droits d’être païen. »
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« Claude Lévi-Strauss, « Le Père Noël supplicié » dans la revue Les temps modernes, n° 77, mars 1952. Pour lire l’article complet.
« Le ton de la plupart des articles [suite à l’autodafé de décembre 1951, NdR] est celui d’une sensiblerie pleine de tact : il est si joli de croire au Père Noël, cela ne fait de mal à personne, les enfants en tirent de grandes satisfactions et font provision de délicieux souvenirs pour l’âge mûr, etc. En fait, on fuit la question au lieu d’y répondre, car il ne s’agit pas de justifier les raisons pour lesquelles le Père Noël plaît aux enfants, mais bien celles qui ont poussé les adultes à l’inventer.
« Il est révélateur que les pays latins et catholiques, jusqu’au siècle dernier, aient mis l’accent sur la Saint Nicolas, c’est-à-dire sur la forme la plus mesurée de la relation, tandis que les pays anglo-saxons la dédoublent volontiers en ses deux formes extrêmes et antithétiques de Halloween où les enfants jouent les morts pour se faire exacteurs des adultes, et de Christmas où les adultes comblent les enfants pour exalter leur vitalité. L’Église n’a certainement pas tort quand elle dénonce, dans la croyance au Père Noël, le bastion le plus solide, et l’un des foyers les plus actifs du paganisme chez l’homme moderne. Reste à savoir si l’homme moderne ne peut pas défendre lui aussi ses droits d’être païen.
« Grâce à l’autodafé de Dijon, voici donc le héros reconstitué avec tous ses caractères, et ce n’est pas le moindre paradoxe de cette singulière affaire qu’en voulant mettre fin au Père Noël, les ecclésiastiques dijonnais n’aient fait que restaurer dans sa plénitude, après une éclipse de quelques millénaires, une figure rituelle dont ils se sont ainsi chargés, sous prétexte de la détruire, de prouver eux-mêmes la pérennité. »
Contenu
Santa Claus/Père Noël : laïcisation et paganisme
Santa Claus un Saint Nicolas laïc, protestantisme et capitalisme
Saint Nicolas reste le personnage le plus proche du Père Noël. Il est bel et bien son ancêtre direct tant à travers son image que ses miracles.
Mais quand le protestantisme s’est étendu en Europe, les protestants, qui ne croient pas en l’existence des Saints, vont abolir la fête de St Nicolas et se concentrer sur la naissance de Jésus, le 25 décembre. Certains pays où catholiques et protestants cohabitaient, comme l’Autriche, la Suisse, et, en France, l’Alsace, adoptèrent progressivement le fait que seul le Petit Jésus (le Christkindl comme dit en Allemagne) serait désormais le « distributeur de cadeaux ».
Toujours en raison de la Réforme, aux Pays-Bas, le St Nicolas est transformé en un personnage laïc renommé le « Siter Klaus ». En Allemagne, il prendra le nom de « Santa Klaus ». Des reliques furent cédées à la cathédrale Saint-Nicolas de Fribourg durant la Renaissance. Vers 1420, l’abbé Pierre d’Affry obtint, en effet, l’autorisation d’emporter quelques fragments du saint à l’abbaye cistercienne de Hauterive (construite avec une grande simplicité sur des plans d’ensemble et une ligne très épurés). L’église de Fribourg pour obtenir le transfert de ces précieuses reliques dut demander l’aide de l’avoyer et du Conseil de la ville. Ils eurent recours à l’autorité du pape Jules II et ce transfert eut lieu le 9 mai 1506.
Au XVIIe siècle, le personnage de Saint Nicolas fut exporté en Amérique par les colons allemands et néerlandais, développant son nom sous une forme nouvelle : « Santa Claus ». La « réinvention » américaine de Santa Claus sera l’élément déterminant de l’évolution laïque et de la popularité croissante de la fête de Noël.
C’est à partir de ce moment que son image et son histoire vont progressivement évoluer sous l’influence de phénomènes commerciaux pour aboutir au bon vieux bonhomme jovial et rassurant, que l’on connaît bien aujourd’hui.
L’homme de Noël et les lutins, reprise de mythologies germanico-nordiques
Arnold Van Gennep, célèbre ethnologue et folkloriste français s’interrogeait quant au Père Noël contemporain en 1955 : « S’agit-il des Hollando-Franco-Anglo-Germano-Italo-Hispanpo-Scandinavo-Polono-Russes qui vivent ensemble aujourd’hui à New York ? » Difficile, en effet, selon lui, de retrouver avec certitude les origines exactes du Père Noël (Santa Claus), tant de légendes et de croyances ayant mené, aujourd’hui, au personnage typique des États-Unis.
Mais Santa Claus doit aussi beaucoup aux opposants à la colonisation anglaise.
Le père Noël était représenté, avant l’image que l’on en a aujourd’hui, avec le teint hâve, maigre, parfois pieds nus et souvent vêtu d’une robe de bure brune et terne. Mais cette image ne résista bien longtemps face à la figure d’un bonhomme jovial et généreux que lui accorda très rapidement le Nouveau Monde, paré d’une casaque rouge bordée d’hermine, portée sur un pantalon de même couleur, le tout sanglé d’une large ceinture noire, bottes noires aux pieds.
Bénéficiant d’une promotion commerciale jusque-là inédite, le père Noël va s’imposer sous cette nouvelle image, grâce à un savoir-faire commercial hors pair venant des grands magasins.
L’avènement de Santa Claus est étroitement lié par ailleurs aux nombreuses mises en récits romanesques, aux luttes religieuses et politiques, mais aussi et surtout, aux talents d’illustrateurs et d’écrivains tels que Thomas Nast, Robert Weir ou encore Norman Rockwell.
Mais c’est Washington Ivring, qui une fois de plus, en 1809, contribua à populariser la physionomie de Santa Claus à New York à travers son roman Knickerbocker’s History amorçant la toute première transition littéraire entre Saint-Nicolas et Santa Claus comme dit précédemment. À l’inverse radical de l’évêque austère d’antan, ce dernier mettait en scène un Saint-Nicolas joyeux et espiègle circulant à bord d’un traîneau aérien conduit par des rennes afin de distribuer plus facilement tous les présents dans les cheminées de New York.
En 1822, Clément Clark Moore, un professeur en théologie immortalisa le mélange de toutes ces personnifications en un poème intitulé « Une visite de Saint-Nicolas ».
Le personnage perdait ses attributs épiscopaux pour se transformer en un vieux lutin jovial et dodu.
Essai de généalogie mythologique
Le Père Noël et les industries culturelles
Le Père Noël et le cinéma
Les industries culturelles n’ont pas tardé à utiliser le Père Noël comme sujet, ayant bien conscience qu’il s’agissait là d’un véritable filon. Ainsi, la musique (dont nous parlerons plus tard), les arts, le cinéma, les livres et bien d’autres ont contribué au développement de cette sous-culture.
Le cinéma va faire partie des plus grands promoteurs vantant, dès l’après-guerre, les avantages de Noël sur le plan commercial, mais aussi sa vocation à réparer les injustices sociales, ou du moins à gommer les différences pour un temps. Miracle sur la 34e Rue (1947) avec Nathalie Wood dans le rôle de Susan Walker, réalisé par Georges Seaton, est l’un des meilleurs exemples. En effet, tous les vœux souhaités par la fillette sont dans le film exhaussés, entre un nouveau grand amour pour sa maman et une maison de rêve offerte par un vieillard se prenant pour le « vrai » Père Noël…
Mais bien avant cette période, Le Père Noël fut utilisé à des fins commerciales pour le grand écran. Inventé en 1895 par les frères Lumière, le cinéma vit naître très rapidement le tout premier film portant sur Noël. En effet, dès 1897 est tourné Santa Claus remplissant les bas de Noël, puis en 1898 Santa Claus et les enfants, et durant la même année Santa Claus. Tous ces films furent réalisés par Georges Albert Smith, l’un des réalisateurs les plus importants de cette époque. « Avec ses trucages, et un siècle d’avance sur l’ère du numérique, Santa Claus est un film d’avant-garde tout à fait exceptionnel pour son époque », il « est un peu le Père Noël de tous ceux qui après lui surent nourrir le cinéma d’effets spéciaux ».
George Albert Smith : « Santa Claus » (1898)
Nous comptons six films entre 1900 et 1915 portant sur le Père Noël réalisés par de très grands noms de l’histoire du cinéma dont D. W. Griffith, T. Edison, ou encore G. Méliès.
« Rêve de Noël », Georges Méliès (1900)
« The Night Before Christmas », produit par Thomas Edison (1908)
« A Trap for Santa Claus » (1909) – Henry B. Walthall – D.W. Griffith
Des années 30 aux années 2000, associant le cinéma, la télévision et l’industrie du disque aux grandes marques et enseignes commerciales, l’entertainment tire profit de toutes les déclinaisons et produits dérivés possibles. Les fêtes de Noël et surtout le personnage du Père Noël susciteront désormais deux types de longs métrages : les comédies (comme l’incontournable Le Père Noël est une ordure de 1982), ou les films fantastiques construits autour de vrais ou de faux Santa Claus (Comment j’ai rencontré le Père Noël de 1984). D’autres films, plus tardivement, utiliseront le thème de Noël et du Père Noël en « toile de fond » tels que 36 15 code Père Noël (1989), Maman j’ai raté l’avion (1990) ou encore Harry Potter et la chambre des secrets (2002).
La liste des films que nous avons aujourd’hui ne peut d’ailleurs être exhaustive, tant le Père Noël (ou même la Fête de Noël) fut mis à l’écran. Nombreux ont été les réalisateurs illustrant le Père Noël et sa magie, mais les dessins animés et surtout Disney, ont contribué à l’essor de ce personnage. Disney, qui d’ailleurs à su, à travers diverses « ambiances » plonger ses spectateurs dans un univers magique. Le Noël de Mickey (1983), La Belle et la Bête2 : Le Noël enchanté (1997), Mickey il était une fois Noël (1999), Winnie l’Ourson : Joyeux Noël (1999), Le drôle de Noël de Scrooge (2009). L’Étrange Noël de monsieur Jack (1993) est par ailleurs assez intéressant, car il « reprend la même problématique traditionnelle sur les « vraies » valeurs de Noël, mais sur un mode fantastique à la manière Tim Burton et Disney truffée de chansons ». Ce sont au total dix dessins animés, qui, depuis 1938, ont ravi les fans de Disney autour des thèmes de Noël.
Le père Noël et la musique
Les hymnes liturgiques sont d’abord apparus en latin, notamment à partir du IXe siècle. Ils prirent un véritable essor durant la période des Mystères à partir du XVe siècle. Les « Bibles de Noël » (sorte de recueils de chants chrétiens) vont s’étendre du milieu du XVIe siècle jusqu’à la fin du XIXe. Ces derniers étaient spécifiques pour chaque moment de la période de Noël, c’est-à-dire qu’il y avait des catégories de recueils de chants regroupant ceux pour l’Avent, ceux pour la Nativité, ceux du jour des Rois, etc. « Ces livres connurent un succès considérable. Même ceux qui ne savaient pas lire cherchaient à s’en procurer auprès des colporteurs pour les faire lire et chanter par leurs voisins à la veillée, non seulement pour Noël, mais aussi pour le reste de l’année pour, dit-on, s’assurer du bonheur ».
Au fil du temps, nombre de ces chants se sont inscrits dans le patrimoine musical mondial. Les thèmes pieux, les pastorales tirés du récit évangélique et la tradition populaire se sont intimement mélangés. Il est intéressant de noter que le terme « carol » en Angleterre, désignait une chanson caractérisée par l’alternance d’un refrain à danser, chanté en chœur, et de strophes dédiées à un soliste. « Chant profane à l’origine, le « carol » se mue en chant sacré, sous forme de louange à la Vierge Marie ou de chants de Noël. À partir de la Réforme, le terme s’applique à tout chant de Noël, quelle que soit sa forme ou son origine ».
« Carol of the Bells » – Pentatonix
C’est une véritable révolution aux conséquences insoupçonnable qui va être faite au lendemain de la Première Guerre mondiale, avec l’essor de l’industrie phonographique, la commercialisation des premiers tourne-disques entièrement électriques (dès 1926) et la démocratisation des postes de radio TSF (Téléphonie sans fil que l’on appellera plus tard, de manière généralisée, la Radio) au cours de la décennie suivante. Noël et son Bonhomme jovial ne vont donc pas tarder à inspirer les maisons de disques qui feront des chansons interprétées par les stars d’entre-deux-guerre : un succès garanti.
En France, Radio Cité, Radio Luxembourg, Le Poste parisien, Radio Toulouse et bien d’autres, qui étaient de grandes stations populaires ont contribué à l’essor des chanteurs de l’époque et de leurs diverses interprétations des chants de Noël. Tino Rossi, Charles Trenet, Jean Sablon, Maurice Chevalier, Josephine Baker, Lys Gauty, nombreux sont ceux qui sont rentrés dans l’histoire et qui sont, encore aujourd’hui, parmi les meilleures ventes de CD pour l’ambiance de fête de la maison durant Noël.
Décembre 1941, l’Amérique entre en guerre au lendemain du bombardement de la base navale de Pearl Harbor. Le crooner Bing Crosby interprète pour la première fois White Christmas au micro de l’émission de radio de la NBC The Kraft Music Hall. (…) Quelque mois plus tard, il la chante en duo avec Marjorie Reynolds dans le film de Mark Sandrich, Holiday Inn. White Christmas se voit décerner l’oscar de la meilleure chanson de film. Le 3 octobre 1942, le titre entre dans le palmarès des meilleures ventes. (…) À la fin de la Seconde Guerre mondiale, White Christmas se révèle être déjà le disque le plus vendu de tous les temps.
Bing Crosby – White Christmas
Quatre ans plus tard, le compositeur marseillais Henri Martinet et le parolier Raymond Vincy concoctent à leur tour un autre standard : Petit Papa Noël. Les Français découvriront ce titre en 1946, dans le film réalisé par Richard Pottier intitulé Destins. Son interprète, Tino Rossi enchaîne depuis 1934 les succès à l’écran comme en chanson. Cette chanson eut un tel succès qu’elle passa au fil des années du 78 tours, au 33 tours, au 45 tours divers, puis sur les musicassettes et les CD… Chaque année, les records de ventes sont plus importants, jusqu’à atteindre le score exceptionnel de 30 millions d’exemplaires dont 22 dans l’Hexagone. Elle deviendra la plus vendue de toutes les chansons françaises.
Tino Rossi chante Petit Papa Noël – Version originale de 1946 dans le film Destins
Les maisons de disques croient réellement au potentiel lucratif des fêtes de Noël et à l’évocation du Bonhomme à la barbe blanche. Chants traditionnels et compositions inédites se disputent les faveurs des familles. Tous les plus grands et moins grands chanteurs vont se prêter au jeu des chansons de Noël. Parmi eux, Frank Sinatra, Édith Piaf ou encore Elvis Presley. Elvis, qui va d’ailleurs interpréter le premier un rock’ n roll de Noël avec Santa Claus Is Back in Town de Lieber et Stoller. Les chants de Noël se moderniseront plus tard avec la période des « yéyés » qui a chamboulé l’industrie de disque et le paysage musical. Les chanteurs ne sortiront plus à Noël un titre, mais tout un album contant les nuits de Noël et l’histoire de son cher Papa. Encore aujourd’hui, des chanteurs tels que Michael Bublé (2011) ou encore Josh Groban revisitent les plus grands classiques de Noël.
Santa Claus is back in town, morceau d’ouverture de l’album Noël Elvis, 1957 – Elvis Presley
Publicité de Noël : entre mythologie païenne et culture de consommation
D’abord vénération du soleil avec le solstice d’hiver, puis vénération de diverses forces divines au travers les chamanes, la fête de Noël et le Père Noël ont puisé leurs origines dans les croyances et les rites les plus anciens. L’avènement du Christianisme, et le choix du 25 décembre pour date de la naissance du Christ, sont venus amplifier considérablement l’importance de ces fêtes de fin d’année, Saint-Nicolas restant le personnage le plus proche du Père Noël dont il est bel et bien l’ancêtre direct tant à travers son image que ses miracles.
L’américanisation de Noël créa une véritable popularisation de la célébration de cette fête, et du personnage du Père Noël, les rendant en grande partie laïque et les Grands Magasins durant leur essor ont compris que cette fête et son symbole seraient une opportunité unique afin de toucher, d’attirer un large public, à travers émotions, surprises, féerie et nouveautés. Ainsi, cette fête religieuse a évolué en un événement marketing. De nombreuses entreprises et branches économiques se sont donc organisées pour utiliser l’impact de cette fête en matière de consommation, et ont organisé tout ou partie de leur production en conséquence.
Le Père Noël : un symbole commercial pour les marques
Beaucoup de gens attribuent à la société Coca-Cola l’apparence, voir l’existence actuelle du Père Noël, mais c’est incorrect.
Comme dit précédemment, il s‘agit en réalité de Clement Clarke Moore qui fut le premier à démarrer une « popularisation » de l’image actuelle du Père Noël avec le célèbre poème A night before Christmas parût en 1823, accompagnée du dessin de Thomas Nast parut en 1862 dans Harper’s Weekly donnant une description très précise et toujours d’actualité de notre Père Noël.
Bien que « La Marque » de référence reliée automatiquement au Père Noël ne soit autre que Coca-Cola, il est intéressant de s’attarder quelque peu sur les autres marques, qui, bien avant Coca avaient utilisé le personnage.
Le grand fumeur
De l’avant-guerre jusqu’à la fin des années 50, l’industrie du tabac est à son apogée. Ce marché est notamment assuré par les anciens combattants, qui ayant reçu des cigarettes gratuitement sur le front, représentent un cœur de cible à leur retour. La cigarette est alors associée à des valeurs de liberté et de courage, véhiculées par les soldats. La consommation de tabac se répand donc à une échelle mondiale. La publicité s’empare de ce phénomène et fait pleuvoir les campagnes de communication, mettant alors en scène médecins, artistes et… le Père Noël.
En 1919, le Père Noël est affiché aux murs pour vendre des cigarettes (turques) de la marque Murad. Le tabac turc s’exportait très bien entre 1865 et 1870 vers New York. Les firmes américaines utilisèrent alors la filière orientale et exotique pour leurs nouvelles « turkish cigarettes ». « ‘Fatima », « ‘Murad », « ‘Osman », « ‘Helmar », « ‘Natural », « Egyptian Prettiest » et ’’ Royal » étaient des marques en vogue et le restèrent plusieurs années, même après la Guerre. De Camel à Lucky Strike, en passant par PallMall, Chesterfield ou encore Philip Morris, lr Père Noël a été sur tous les fronts, une cigarette à la main.
Santa Soda avant Coca-Cola
Mais ce n’est pas tout, car en 1923, la société White Rock Beverages (créée en 1871 par le pharmacien H.M. Colver) a fait pour la première fois son apparition avec le Père Noël dans le numéro du 12 décembre de Life Magazine, après s’être déjà affichés le 19 décembre 1915 et le 10 décembre 1916. Le but de cette parution dans le magasine était de promouvoir la boisson « Ginger Ale », soda aromatisé au gingembre d’après les informations données sur le site « The White Rock Collectors Association ». Cette publicité sous-entendait qu’il était plus aisé pour le Père Noël de décider qui des enfants avaient été bons ou mauvais durant l’année avec du « Ginger Ale » et un bon Whisky. D’autres parutions pour la marque au sein du même magazine ont été faites en 1924 et 1925.
Dès 1922, la marque Coca-Cola, alors quelle n’a pas encore quarante ans d’existence, cherche à toucher le quotidien des Américain 365 jours par ans, renonçant à enfermer les bulles de son soda dans les seules limites des canicules estivales.
La frénésie Coca-Cola
Le seul moyen de conquérir le marché et surtout un public plus jeune était alors de l’attaquer par le biais « des rêves de l’enfance et par le chemin sombre et mystérieux de la cheminée ». L’entreprise américaine tenta alors un coup de poker afin d’atteindre le monde entier et donc de créer ce que l’on appelle aujourd’hui « un buzz ». Coca-Cola devint ainsi le symbole de fête et de réconfort, permettant au Père Noël de se rafraîchir lors de ses pauses entre deux livraisons, soulageant les maux de l’hiver après avoir soulagé ceux d’été.
Le Saturday Post, le Ladies Home Journal, le National Geographic, et le New Yorker ont fait apparaître dès 1931 les publicités de Coca-Cola dessinées par l’illustrateur Haddon Sundblom. Ce dernier rendit l’habit du Père Noël blanc et rouge, aux couleurs de la marque, qui apparut d’ailleurs en France un peu avant (en 1911) et surtout après la Grande Guerre, par la venue des Américains. Mais Coca-Cola apparut officiellement en France en 1933, en même temps que son Père Noël. C’est en 1949 que la première usine de fabrication Coca-Cola s’installa en France, en association avec la Société Parisienne de Boissons Gazeuses. Bien que Haddon Sundblom ait donné cette image du bon vieux bonhomme jovial et qu’il ait habillé le Père Noël en blanc et rouge, cela n’était en rien novateur. Il est en effet important de souligner que le rouge et le blanc avaient été deux couleurs récurrentes quant aux diverses représentations plus anciennes du Père Noël ou du moins de ces ancêtres dont Saint Nicolas.
« The legend of Coca-Cola and Santa Claus » : Haddon Sundblom’s vision
Les magazines n’étaient pas lus par tout le monde en 1931, et pourtant le Père Noël de Coca-Cola était connu de tous, et ce, grâce à une idée ingénieuse : créer des cartons de bouteilles à l’effigie du Père Noël. « La fascination exercée par le Père Noël était telle qu’au moindre changement, ses fans écrivaient afin d’en connaître la raison » selon le site web Coca-Cola France. Nous pourrions croire qu’avec les années, la magie du Père Noël aurait perdu de sa force. Bien au contraire, en 2006, il revient sur les écrans, puis on le retrouvera en décembre 2010 dans le train du Père Noël.
Cet évènement fut l’occasion pour Coca-Cola de renouveler son soutien à l’association Petits Princes en permettant la réalisation de 50 rêves d’enfants gravement atteints par une maladie. Bien que cette action soit tout à fait honorable, il ne se faut pas oublier que l’entreprise américaine fonctionne sur un système de business, et que tout ce qui pourra aller dans la « promotion de son image » est bon à prendre… Du point de vue de l’entreprise, ce genre d’action vise donc à réaliser « un bien (humanitaire) pour un bien (promotion de la marque) ».
Les affiches citées ci-dessus sont des plus connues, mais « de multiples publicités et cartes postales des années 1880-1910 prouvent qu’en Europe comme en Amérique, le monde n’a pas attendu Coca-Cola pour qu’un Père Noël rouge et blanc règne sur le monde de la consommation ».
Des modes d’existence du Père Noël : les grandes questions
Faire l’histoire des personnifications de Noël n’est pas un jeu d’enfant, car elle est intimement liée à de très anciennes figures païennes comme à de très modernes stratégies commerciales. (PERROT Martyne, Ethnologie de Noël : Une fête paradoxale, Grasset, 2000, p. 40.)
Bien que le temps ait modifié son apparence, sa personnalité et son histoire, le Père Noël existe bien dans notre imaginaire et notre réalité socio-économique. Il est très intéressant de relever que certains auteurs, spécialistes de différents folklores et de l’Histoire de Noël, ne présentent pas leurs études de la même manière, et, surtout, ne font pas démarrer leur analyse à la même période, ni avec le même « ancêtre » du Père Noël. Certains, comme Charly Samson par exemple, font remonter l’origine du Père Noël au géant Gargan, fils du Dieu celtes Bel, qui portait une hotte et des bottes… Martyne Perrot va, quant à elle, situer la période de « démarrage » avec Saint Nicolas, alors que Tony Van Renterghem débutera son étude dès la naissance des rites et croyances, c’est-à-dire dès la Naissance de l’Homme.
Autorisation de survol officielle : les USA confirment son existence
Une autorisation plutôt insolite a été donnée au Père Noël en décembre dernier.
En effet, le Ministère de l’Agriculture lui a officiellement accordé un permis d’entrée sur le territoire américain entre 18 h le 24 décembre et 6 h le 25, accompagné de ses rennes.
Un permis d’entrée et de sortie du territoire a été accordé à « M. S. Claus du Pôle Nord » — pour « Santa Claus », c’est ce qu’a annoncé un communiqué très officiel de l’USDA (U.S. Department of Agriculture), qui affirme « vouloir faire tout son possible pour aider » le Père Noël. L’attelage est exempté de tests sanitaires, le « Pôle Nord présentant un risque négligeable de maladies pour le cheptel » américain, s’amuse le ministère qui demande néanmoins au Père Noël de souhaiter un « Joyeux Noël » au personnel en franchissant la frontière.
Toute une organisation donc pour l’arrivée du Père Noël…
Mais ce n’est pas tout puisque la non moins sérieuse FAA (Federal Aviation Administration), l’autorité de sécurité aérienne, avait fait savoir sur Twitter que le père Noël « avait présenté son plan de vol avec des vols plus économes en carburant ». Enfin, le Norad : le commandement de la défense aérospatiale nord-américaine, qui chaque année surveille et « escorte » de ses avions de chasse le trajet de l’attelage dont il rend compte sur un site Web (noradsanta.org) traduit en neuf langues se tient prêt pour les Noëls à venir. Cet organisme sous commandement conjoint américain et canadien a commencé cette « surveillance aérienne » en 1955…
Deuxième preuve numérique et touristique de son existence
http://www.vivatours.fr (Voyage Père Noël)
http://www.timetours-voyages.com/week-end-laponie/a-la-rencontre-du-pere-noel-34.html
D’où vient le Père Noël ? Où fabrique-t-il les jouets qu’il distribue dans la nuit du 24 décembre ? Quel est son pays ? L’adresse du Père Noël est elle aussi controversée.
Il est intéressant de constater que Thomas Nast l’avait situé au Pôle Nord, quand Clément Clarke Moore choisissait un endroit au climat moins rigoureux, compte tenu de l’utilisation d’un chariot tiré par des rennes, animaux fétiches des pays nordiques, mais ne pouvant pas survivre au Pôle…
Incarnant dès son émergence l’espoir surgissant lors d’une nuit d’hiver bravant vents et tempêtes pour réchauffer les cœurs et distribuer des cadeaux, le Père Noël n’aurait cependant pu vivre dans un pays chaud, ni être imaginé bronzant sur une plage… Il fallait donc un territoire sain, loin de toute agitation et des différentes ethnies, car il va de soi que le Père Noël ne peut revêtir aucune nationalité particulière, puisqu’il les représente toutes à la fois.
Les Américains considèrent qu’il habite au Pôle Nord, mais pour les Finlandais c’est impossible : ses rennes ne pourraient y survivre. C’est finalement un conteur finnois, l’Oncle Marcus, qui a situé en 1927 l’antre du Père Noël sur le cercle polaire, à la frontière russo-finlandaise, en Laponie. L’adresse mythique est d’ailleurs d’une extrême précision : Colline de l’Oreille, Napapiri. La résidence du Père Noël se trouverait donc à 483 mètres d’altitude, à 9 kilomètres de Rovaniemi (capitale de la Laponie finnoise) et à 2 621 kilomètres de Paris. En 1958, la visite de la Première Dame des États-Unis, Eleonor Roosevelt, fit débuter l’attraction touristique. La première « maison du Père Noël » fut construite sous le nom de Santa Park. En 1983, la première ligne aérienne par Concorde (Londres-Rovaniemi) fut créée, et en 1993, nous enregistrions 500 000 visiteurs. L’idée touristique de voyage insolite pour Noël était donc bien née.
Découvrir le village du Père Noël allait devenir une véritable attraction. Et il ne s’agissait pas seulement d’un nouveau type d’attraction, mais aussi d’un nouveau moyen de développer, de créer la « ruée vers l’or » d’une région totalement déshéritée. Ainsi découvrir le village du Père Noël et sa maison, partir à ski ou en glissant sur un traîneau tiré par des rennes à travers la forêt pour rencontrer un lutin ou deux, pêcher « au trou » allait devenir possible.
Pour les Danois, le Père Noël habite au contraire au Groenland. Enfin, les Russes sont convaincus que nous le trouvons en Sibérie. D’autres sites vont alors êtres crées en Norvège, au Danemark ou encore en Suède « mais aucun n’est encore venu à égaler le succès dont bénéficie Rovaniemi. (…) Le Père Noël (…) possède aujourd’hui de nombreuses maisons, y compris et surtout peut-être dans des villages anonymes tels celui de Poix-Terron, dans les crêtes préardennaises, qui a transformé les Ardennes après le Pôle Nord en « pays du Père Noël » depuis 1996 ».
La question de la distribution des cadeaux
Réaliser une étude sur les voyages du Père Noël lors de la nuit du 24 décembre n’est pas évident. Et pourtant, de nombreux scientifiques ont tenté de calculer les distances parcourues. Le journal Le Parisien (Actualité : Sciences, Le Père Noël peut-il survivre à son voyage titanesque ?, article de Tanguy de l’Espinay) en a récemment publié les résultats… Plutôt impressionnants.
En effet, livrer des cadeaux à tous les enfants sages de la planète en une seule nuit sur un traîneau volant tiré par des rennes ne doit pas être chose aisée. En se basant sur une approche mathématique de pointe, des scientifiques américains démontrent que la mission n’est pas impossible.
La première tentative d’approche scientifique avait été faite en 1972 par Carl Sagan qui ne s’était limité qu’aux enfants vivants sur le continent des États-Unis. D’autres chercheurs s’étaient amusés à savoir si le Père Noël, en admettant qu’il soit un être bien vivant, avait une chance de réaliser sa fameuse mission, tout en y survivant. Cette analyse était apparue en 1990 dans la revue scientifique Spy et posait tout d’abord les contours de la mission du Père Noël : en retirant de l’équation « les enfants musulmans, hindous, juifs et bouddhistes ». Ainsi, il n’y a plus que 90 millions de foyers à visiter (en présumant qu’il y a au moins un enfant sage par foyer). Cela signifie 522,5 visites de domiciles par seconde. Santa Claus dispose également de 31 heures pour réaliser sa mission en voyageant d’est en ouest, grâce aux fuseaux horaires et à la rotation de la Terre, soit 1 par 1000e de seconde par foyer. Enfin, en supposant que les enfants ne reçoivent (à leur grand désarroi) qu’un jouet Lego chacun, le traîneau transporterait 321 300 tonnes, sans compter le Père Noël, qui est décrit comme souffrant d’embonpoint.
De façon pratique, cela signifie que pour chaque résidence ayant de bons enfants, le Père Noël ait 1/1000ème de seconde pour stationner, sauter hors du traîneau, se laisser tomber dans la cheminée, remplir les bas, distribuer le reste des cadeaux sous l’arbre de Noël, manger le snack qui a été laissé à son intention, remonter la cheminée, grimper dans le traîneau et se mettre en route vers la prochaine résidence.
Sur Terre, les rennes conventionnels ne peuvent tirer plus de 150 kilos de marchandises. Il faudrait donc 214 200 rennes volants, tirant le traîneau à 1000 km par seconde. Tous ces rennes augmentent le poids total qui se situe alors à 353.430 tonnes (soit quatre fois le poids du paquebot « Queen Elisabeth ») et nous ne tenons pas compte du poids du traîneau lui-même… Or, à cette vitesse, les « rennes s’enflammeraient presque instantanément en provoquant des déflagrations supersoniques » et l’attelage serait transformé en poussières en moins de 5 millièmes de secondes. Derrière, Santa Claus serait cloué dans son traîneau et « soumis à des forces 17 500 fois supérieures à la pesanteur ». Soit plus de deux milliards de fois ce que peut supporter le meilleur des pilotes de chasse, rappelle ce récent article du Telegraph britannique traduit par Courrier International. L’analyse des années 90 exprimait donc clairement l’infaisabilité de la chose.
Sauf que Larry Silverberg reste persuadé que la mission du Père est réalisable. Professeur en ingénierie mécanique et aérospatiale à l’université de Caroline du Nord, il fait régulièrement travailler ses étudiants sur le sujet depuis années 90. « Leur verdict est tout autre : avec une connaissance avancée des ondes électromagnétiques, du continuum espace/temps, des nanotechnologies, du génie génétique et d’informatique, le Père Noël et ses lutins peuvent chaque année accomplir leur tâche, et facilement ».
En réactualisant les données démographiques, le Père Noël aurait aujourd’hui 196,3 millions de kilomètres à parcourir à 8.180.275 km/h, ce qui « n’est pas impossible » rappelle le scientifique, mais demeure hautement improbable. Sauf si le vieil homme est un mordu d’Einstein. « Grâce à sa connaissance approfondie de la théorie de la relativité, Santa Claus reconnaît que le temps peut être étiré comme un élastique et l’espace pressé comme une orange », dit ainsi Silverberg. En mettant en pratique la théorie physique des « nuages de relativité », Santa Claus pourrait grosso modo créer autour de son traîneau une « bulle d’espace » dans laquelle le temps serait dilaté. Il pourrait ainsi, avec « 750 traîneaux », tout accomplir en « six mois de Santa », soit « 24 heures dans notre conception terrestre du temps ». CQFD
Et Noël aux antipodes ?
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Etudiante dans le master Communication Rédactionnelle Dédiée au Multimédia (CRDM) à l’Université Paris Ouest Nanterre La Défense au département des Sciences de l’Information et de la Communication.